Comment planter un arbre dans son écosystème

par | 21 août 2022 | Jardins, agriculture & nature | 0 commentaires

Abordons des choses à savoir sur les arbres pour mieux les intégrer à nos vies et s'adapter localement au dérèglement climatique.

Temps de lecture : 1 minute

On ne plante pas n’importe quel arbre n’importe où !

Chaque espèce de plantes, en tant qu’être vivant, a besoin de conditions de vie spécifiques. Pour savoir comment planter un arbre (le bon au bon endroit), il importe de connaître certaines caractéristiques :

triangle des textures en anglais
  • Sol : texture, richesse, lourdeur, capacité de rétention en eau…
  • Milieu et topographie : vent, humidité ambiante, pente exposée au soleil, érosion ou accumulation…
  • Arbre : Hauteur, vitesse de croissance, rusticité, fixation de l’azote…

L’image ci-dessous est la liste des plantes de l’Oasis de Béziers, ainsi que leurs caractéristiques utiles pour décider de les implanter ou non.

Liste des plantes de l'Oasis de Béziers

En ouvrant directement la liste, pour chaque plante vous trouverez un lien vers sa page Wikipedia ainsi que sa page Plant For a Future, un site web de ressources pour les plantes comestibles et utiles.

On peut valoriser la topographie avec des aménagements pour l’eau dimensionnés et situés en lien avec le projet. La permaculture emploie abondamment le Keyline Design pour ces aménagements (Notre visite commentée de l’Oasis sur la gestion de l’eau aborde cette riche thématique !)

Rusticité des plantes

La résistance au froid des plantes est déterminée par une carte et une échelle de rusticité. La carte de rusticité d’un pays est en général établie sur la moyenne des températures minimales des 20 années précédentes. C’est donc une donnée clé pour choisir les plantes adaptées à votre climat ! La plus utilisée est celle dite USDA1

Trouver les microclimats bénéfiques pour planter un arbre

A l’échelle locale (de quelques m2 à centaines de m2), on peut observer des différences avec le climat de notre région. Ces microclimats peuvent bénéficier à des plantes qui seraient normalement inadaptées à la région ! Identifiez les zones où il gèle moins voire pas du tout, où le vent est moins fort, les crêtes et vallons etc…

Vous aurez peut-être une clé pour faire pousser des plantes adaptées et innovantes pour la souveraineté alimentaire de votre territoire ! Caroubier, pacanier, pistachier, nopal et bien d’autres nous attendent….

Arbres sauvages, cultivés et greffés

Comme tout être vivant, les arbres sauvages vivent là où ça leur est propice. Ainsi, observer les arbres sauvages dans notre zone permet de trouver les espèces les plus appropriées, et s’en inspirer pour pratiquer la greffe.

Les portes-greffes sauvages sont réputés plus adaptés à leur terroir, alors pourquoi s’en priver ? Apprendre à les reconnaître, c’est une clé de plus pour cultiver à peu d’énergie des espèces résistantes !

Diversité et agroforesterie

La diversité dans un écosystème est favorable à la santé et à l’équilibre pour les espèces. Mais dans un système agricole, l’ergonomie, la lisibilité sont importantes aussi.

courbe montrant la relation entre productivité et diversité dans un jardin en permaculture

En gros : trop de diversité peut-être difficile à cultiver, et trop peu favorise les déséquilibres (maladies, ravageurs, etc.).

C’est la raison pour laquelle certains cherchent un équilibre nouveau à travers l’agroforesterie. Cela peut s’exprimer en lignes droites, en valorisant les pentes comme nous le faisons à l’Oasis. les haies basses, hautes et moyennes intercalent des arbres, arbustes, lianes et plantes de la strate herbacée sur leur longueur, et entre chaque haie, un espace de 9m permettra d’autres culture plus potagères, possiblement mécanisé.

Par ailleurs, cultiver plusieurs étages permet de multiplier les niches écologiques, grâce aux jeux d’ombre, de soleil, de vent, d’humidité…Ce qui est une aide de plus pour « cultiver le soleil et l’eau », comme la permaculture le propose !

Comment planter un arbre : quelques astuces…

  • Intégrez jusqu’à 30% de plantes fixant l’azote dans vos parcelles. Les fabacées (aussi appelée légumineuses), les eleagnus et d’autres stockent l’azote. Puis elles finissent par le distribuer à leur entourage, au bénéfice de leur croissance !
  • Avec l’application Plantnet sur smartphone, vous pouvez aisément identifier une plante à partir d’une photo. Vous rejoignez aussi un projet de sciences participatives sur la biodiversité végétale. Nous utilisons régulièrement ce superbe outil pour nos inventaires.
  • Planter un arbre est quelque peu contre-nature, ce dernier se trouvant en proie à une concurrence avec les plantes alentour et un manque d’eau (il a quand même été arraché de sa terre !). Ainsi, arrosez les premières années pour l’aider à survivre et explorer le sol humide. Aussi, désherbez autour du tronc et couvrez le sol pour limiter l’érosion des nutriments et la concurrence avec les plantes. Cette dernière peut tuer les jeunes arbres en une saison comme le rapporte Linda Chalker Scott dans sa revue de la littérature scientifique au sujet du Mulch).
  1. United States Department of Agriculture []
A lire aussi :  Agenda des ateliers jardinage 2019

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