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Le CA s’est ainsi retrouvé constitué de 9 personnes reconnues et portées par le groupe, processus hautement énergisant et constructif. Une joyeuse célébration de l’événement a suivi ces activités matinales.

L’après-midi a offert le temps d’une autre délibération, guidée par Margaux, à savoir : quels objectifs poursuivons-nous à l’Oasis de Béziers ? On a rappelé l’essence même du sujet : il s’agit d’un « lieu associatif pour produire et partage nourriture, connaissances et biodiversité ». A partir de là, un exercice de construction collective a dégagé les 3 propositions les plus urgentes à réaliser lors des prochaines semaines :

• Boucler le budget octroyé par le Département, auquel toutes les factures acquittées doivent être présentées au plus tard le 21 juin prochain
• Organiser l’arrosage et l’irrigation du terrain sur l’ensemble des deux hectares
• Terminer toutes les plantations

De nombreux autres souhaits ont aussi émergé, qui seront examinés dans un 2^ème temps, après l’été.

Parés pour le mois de Mai

Ainsi, ce mois de mai commençait fort ! Et les semaines suivantes, les décisions prises  collectivement ont été mises en œuvre:

En ce qui concerne le budget dédié à l’Oasis grâce au Département, une commission se réunit déjà  régulièrement pour évaluer les besoins en matériel et poser des choix en fonction de la somme qui reste à dépenser. Il s’agit de savoir quels équipements s’avèrent prioritaires, de s’informer sur les différentes propositions commerciales et de décider laquelle sera la plus appropriée, à la fois durable et adaptée au projet. Ainsi, ces trois dernières semaines, nous nous sommes entre autres dotés d’un motoculteur, de filets de protection, de filtres à eau, d’un louchet de pépiniériste, d’une campagnole pitchoune (des mots qui chantent, n’est-ce pas ?), d’une bâche pour imperméabiliser la mare supérieure, de pompes solaires… De quoi soutenir les efforts humains accomplis sur le terrain.

Le mois de l’eau à l’Oasis de Béziers

L’organisation de l’arrosage s’imposait également comme une obligation, vu la montée des températures. Le terrain a été virtuellement divisé en une douzaine de zones clairement nommées (ci-contre, une baissière remplie après une pluie).

Ainsi, chaque zone est régulièrement sondée de façon à évaluer les besoins en eau et des équipes d’au moins deux personnes se relaient pour assurer l’arrosage. A la mi-mai, constat a été fait que trois demi-journées avec 4 personnes s’avéraient nécessaires pour pouvoir arroser les près de 250 plantations…

Les chantiers pour mieux gérer l’eau

Ce bilan nous a amenés à la décision d’installer trois tuyaux goutteurs qu’on a placés au pied des trois haies agro-forestières, chacune longue d’environ 100 mètres. Un gain de temps et d’énergie appréciable.

Parallèlement, des travaux en vue de l’arrivée d’eau du BRL sont réalisés : avec l’autorisation officielle de la mairie, il s’agit de creuser une tranchée traversant la route pour y faire passer la gaine et les deux tuyaux qui véhiculeront l’eau. Deux tuyaux car un de nos voisins participe à l’opération, souhaitant lui aussi bénéficier de la borne BRL.

Pour cette opération particulière, Henri, le terrassier, est venu nous retrouver avec sa pelleteuse, sa compétence et sa gentillesse. Cet homme discret et souriant se trouve à l’origine d’une légende selon laquelle il posséderait, au fond de son engin de chantier, une bouteille d’eau et un sandwich…Il s’agit bien d’une légende car Henri, toujours amoureux de son métier après une longue carrière, n’a jamais sorti l’ombre d’une bouteille ou d’un morceau de pain, même quand le travail dure plus de 5 heures comme ce fut le cas ce jour-là !

Une fois gaine et tuyaux installés au fond de la tranchée, Henri et l’équipe de bénévoles ont rebouché, tassé et damé le sol. La dameuse faisait sauter et danser ceux qui tentaient de maîtriser l’engin, qu’il faut manipuler avec force et souplesse. Mais la récompense était là : la route redevenue lisse et praticable permettait de nouveau la libre circulation des voitures.

Durant ces heures de travail, des membres de l’association veillaient à ralentir les véhicules pour éviter tout accident ; certains voisins, tout en passant, en ont profité  pour manifester leur intérêt et leur sympathie et nous espérons bien les revoir ! Ainsi, peu à peu, la question de l’irrigation progresse vers sa résolution.

Dernières plantations de la saison !

Enfin, le 22 mai, un dernier grand chantier « plantation » a été réalisé : une douzaine de personnes arrivées de bonne heure ont mis en terre 50 lianes (kiwis, vignes, houblons, passiflores, kiwaïs). Donc 50 trous à creuser dans la terre devenue terriblement sèche, 50 plants à installer, à entourer de terre ameublie et de compost, à arroser abondamment et à pailler… Mission accomplie ! Et que la vie s’enracine !…

Parallèlement à ces avancées, d’autres actions ont été menées : comme l’herbe a poussé très haut, Margaux a créé des allées à la faux, de façon à faciliter les passages piétonniers. Avec son véhicule, Yan a distribué des remorques de broyat sur l’ensemble du terrain pour éviter un trop grand nombre de trajets avec les brouettes. Certaines parcelles de nouveau envahies par les ronces ont été débroussaillées à la houe, pied à pied. Un groupe s’est attelé à la confection de maquettes représentant les futures structures destinées à soutenir les lianes ; là aussi, des dépenses sont à prévoir, même si les lianes viennent juste d’être plantées.

Durant ces travaux divers, personne n’avait remarqué l’arrivée discrète de clytres des saules (Clytra laeviuscula) sur le terrain. Ces insectes voraces ont jeté leur dévolu sur nos trois pistachiers et ont si bien fait honneur à leurs feuilles jeunes et tendres qu’il n’en n’est presque rien resté…On a délogé ces dames gourmandes et entouré les pistachiers de nos bons soins et d’un voile protecteur. Espérons que ces coléoptères ne reporteront pas leur insatiable appétit sur les nombreux fruitiers de l’Oasis !

Tous ces événements ont été aussi l’occasion d’accueillir de nouveaux adhérents. Certains avaient visité notre site web, d’autres avaient pris connaissance de l’existence de Natura-Lien lors de la fête de la graine du 14 mai à Pézenas, d’autres encore avaient entendu parler de l’Oasis par leurs amis…et c’est le bonheur de découvrir de nouvelles énergies et de partager nos valeurs. Grandir, comme les plantes dont nous prenons soin, et transmettre, essaimer… Notre monde en a tellement besoin !

Les premières (mini) récoltes, aussi modestes soient-elles, ont alimenté notre plaisir et réjoui notre palais : des radis apparus contre toute attente sur un talus…et les baies pourpres d’amélanchier à feuille ovale (amelanchier ovalis), délicatement parfumées… Cadeaux de la terre nourricière, promesses des récoltes futures !

Pour fêter les avancées, les questionnements et les aventures du mois, une soirée apéro a réuni pas loin de 20 personnes : un bébé, deux ou trois pitchounes et une bonne quinzaine d’adultes dont les rires pétillaient ce soir-là comme un joyeux merci à la mère nature.

C’est ce plaisir d’œuvrer ensemble qui nourrit l’énergie nécessaire au projet en cours : pas seulement l’arrosage, pas seulement la répartition du broyat, mais aussi la poursuite de l’aménagement. Car l’Oasis est ambitieuse ! La zone de convivialité devient peu à peu une véritable zone de vie destinée à accueillir un jour stages et formations de bénévoles comme de professionnels. Il importe donc que ce premier été ne soit pas uniquement celui de la mise en place d’un grand nombre de végétaux mais également l’installation progressive d’un lieu qui se veut plus confortable, pour être encore plus convivial et ouvert.